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Château du Seuil au son d'un quintette de cuivre

Concert du :

 

samedi 11 juillet 2015 

au château du Seuil.

 

Le mistral avait eu le bon goût de se taire, les cigales assuraient l'accompagnement obligatoire de l'été provençal, le public était là.

Trompettes, trombone, cor d'harmonie et tuba pouvaient lancer les premières notes de ce leader du sanglier d'un compositeur anonyme du XVIIème siècle.

 

Ce morceau avait été choisi à dessein. C'est à cette époque là que le château du Seuil est devenu ce qu'il fut dans sa première mouture, la résidence d'été de riches aixois. Et pourquoi des sangliers, direz vous ? Parce qu'il avait fallu entourer le château de murs tant ces bêtes avaient l'habitude d'un peu trop batifoler par ici et de ne montrer aucun respect pour le jardin à la française.

 

Des sangliers il y en a toujours aujourd'hui et c'est bien ainsi car, permettez à l'auteur de ces lignes d'ajouter, qu'ils doivent être excellents en daube provençale accompagnée de pruneaux d'Agen. Bien sûr lorsque la période de chasse est ouverte...!
Le château du Seuil est néanmoins avant tout aujourd'hui un domaine viticole de qualité d'une cinquantaine d'hectares. Cela c'est pour les terrains. Mais il y a aussi le bâtiment. Les nouveaux propriétaires, M. et Mme Daussun, ont voulu renouer avec la tradition Grand Siècle : qui disait château disait musique, l'hiver à l'intérieur et l'été en plein air.


Pour écouter commodément 200 chaises avaient été louées. Un peu plus avaient été livrées. Non seulement toutes furent occupées mais en plus des spectateurs ont du rester debout faute de place. Certains avec sans doute l'estomac bien plein. La nourriture et les libations ont été à la hauteur de la générosité des hôtes mais ils ne pouvaient pas prévoir l’appétit de certains qui avaient du jeûner huit jours avant de venir...!
Façade illuminée, musique claire, forte, généreuse de ce quintette de cuivres d'Aix qui ne demande qu'à accroître sa notoriété, douceur d'une chaude nuit d'été, la soirée fut un succès.
Philippe Chaloin remettait en quelques mots chaque œuvre et son compositeur dans son contexte avant de dialoguer avec l'autre trompette de Robin Lanfranchi un jeune homme de 16 ans dont les potentialités sont étonnantes. Johan Kulcsar, autre jeune prodige de 19 ans, a su avec art et tout au long de la soirée, être tantôt discret tantôt en avant. Benjamin Lasbleis a montré sa technique dans "Carmen" mais s'est révélé dans le jazz de" Blues for brass" de Richard Roblee qui a eu droit à un bis exigé par le public. Quant à Elise Sut, avec son tuba "Instrument, dit-elle, joué par de plus en plus de femmes" elle a assuré rythme et présence devenant au fil des minutes l'âme de ce quintette dirigé de fait, et avec quel talent, par la trompette de Philippe Chaloin.

 

Merci aux propriétaires, M. et Mme Daussun, d'avoir permis que cette soirée existe et pour cela d'avoir fait confiance aux "Nouveaux talents de Provence". Merci aux musiciens, merci au public. Et à la prochaine fois, si vous le voulez bien.

Jacques Maleyran

Madame Daussun pendant son allocution de bienvenue

Une partie du public déjà là une 1/2 heure avant le concert.

les jeunes artistes

Le château du Seuil

 

 

Vu de sa terrasse supérieure, il se présente aujourd’hui à peu près tel qu’il était au début du XVIIIème siècle. Il a été construit en plusieurs étapes. Les parties les plus anciennes sont les deux premiers étages de l’aile droite ainsi que l’extrémité de l’autre aile  et son pigeonnier, tout cela date du XVIème siècle. Il y a même quelques parties plus anciennes encore (XIIIème siècle).

Vers 1660, au début du règne de Louis XIV, alors que la Provence connaît une période de prospérité, de nombreuses familles de bourgeois d’Aix, enrichis dans le commerce, se font construire des résidences d’été dans la région.

 Au Seuil, ce sont les  Michaelis, une famille de commerçants d’origine italienne devenus juristes et membres du parlement d’Aix. Ils achètent le château et lui donnent son allure actuelle : construction de la façade centrale qui relie les deux anciens bâtiments, exhaussement de l’aile Est puis aménagement du jardin vers 1670.

 La porte centrale est le seul décor d'une façade simple. Son encadrement est couronné d'un fronton brisé, frappé aux armes des Michaélis. Une belle menuiserie Louis XIII est surmontée d'une imposte à fuseaux de bois rayonnant. Le crépi aux tons chauds simulant la pierre unifie les différentes parties. Un parterre semblable à celui du pavillon Trimont, s'étend au-dessous de la cour. Il se termine par un bois de chênes qui rejoint la cave actuelle par une grande allée.

 Pour comprendre les difficultés rencontrées par les créateurs de ce jardin et leur ingéniosité, il faut savoir qu’au XVIIème siècle, l’environnement du château n'était que forêts peuplées de sangliers, des champs de blé et d’amandiers et de landes parcourues par des moutons. Le château lui même était un château-ferme. Les sols dépourvus d’irrigation étaient très secs. Le jardin constitue donc un ilot soigné dans un environnement plutôt pauvre et sauvage. Cela explique son caractère à l’origine plus minéral que végétal et la présence tout autour de murs le protégeant des incursions d’animaux.

 Le jardin est un jardin d’agrément conçu d’abord pour le plaisir des habitants des lieux et aussi pour celui de leurs hôtes. Il se découvrait des fenêtres du premier étage du château et se parcourait lors de promenades.

Cela c'était au temps jadis. Dans les années 70, les propriétaires de l'époque décident de planter des vignes tout autour du château et de faire du vin. Ce vignoble aujourd'hui s'étend sur une surface d'une cinquantaine d'hectares. Il est entièrement situé dans la zone d'appellation d'origine protégée coteaux d'Aix en Provence. Il s'étend sur les flancs sud de la Trévaresse entre 350 et 450 mètres d'altitude. Il bénéficie d'un grand ensoleillement et le mistral relativement présent favorise la bonne santé des vignes. Les sols, de type argilo-calcaire, sont caillouteux. Cela favorise la typicité de chaque cépage.

Pour les apprécier, une visite s'impose. Venez. Vous serez toujours les bienvenus.

 

Au programme :

Sonate "Die bankelsangerlieder". Anonymes (1684)
Fancy toys and dreams de Gyles Farnaby
Six pieces de Johann Pezel

Canzone de Samuel Scheidt

Chansonneries  de Georges Barboteu


Entracte

March of the priests de Félix Mendelssohn

Carmen de Georges Bizet

Danse slave n° 8 d'Anton Dvorak

Huit et demi de Nino Rota
Blues for brass de Richard Roblee

Elise Sut - Ce fut d'abord ce qu'il fallait faire et voici une maitrise en sciences économiques avant un master 2 en économie sociale.
Mais la musique est sa vraie passion de toujours et le tuba son instrument.
Études universitaires terminées elle a pu s'y consacrer entièrement.
Membre de l'ensemble Giocoso et d'un quintette de cuivres, sa renommée commence. Elle n'a pas fini de grandir.

 

 

Robin Lanfranchi

C'est l'homme des paradoxes. Corse jusqu'au bout des ongles, il est pourtant provençal. Un mère professeur de piano, va-t-il suivre sa voie ? Il lui dit non et choisit la trompette. Il a sans doute eu raison car il a à peine 16 ans et le voici presque au sommet de ses études musicales.
Il lui reste à trouver sa voie car il aime toutes les musiques.
A moins que sa voie ce soit justement de jouer - avec un vrai talent - toutes les musiques.


 

Philippe Chaloin - Il aime toutes les musiques pourvu qu'il puisse y imposer sa trompette. Ancien du Conservatoire d'Aix en Provence, il est aujourd'hui professeur dans divers conservatoire et écoles de musique.
Mais au moins autant qu'enseignant c'est un musicien : d'orchestre, de groupe, d'ensemble ou en solo. Ce qu'il lui faut c'est le contact avec le public.

Il aime le conquérir. Il y réussit.
 

Binjamin Lasbleis

Tout petit enfant il aimait sans doute le bruit mais il savait en faire de la musique : batterie à 7 ans, tambour à 8 ans, c'est par le trombone qu'il  va trouver sa voie.
Prix du Conservatoire en classique, diplômé en musiques actuelles, il s'est perfectionné dans la formation musicale.
C'est décidé, il partagera son temps entre l'enseignement et l'interprétation et là dans tous les genres : jazz, salsa, big band et classique.
Un musicien complet

Johan Kulcsar - Partout on le voit et rarement sans son cor car il est demandé tout le temps et partout.
Il n'a même pas 20 ans mais déjà 14 ans de cor derrière lui.
Membre dès ses 11 ans de l'orchestre du Conservatoire d'Aix en Provence , il est aujourd'hui régulièrement engagé par des formations de plus en plus prestigieuses.
Encore un an d'études musicales et on ne dira plus : "C'est une révélation ?" On en sera certain.

 

 

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